Niko ne zna...
Personne ne sait ce qui brille. Est-ce la lune blafarde, le soleil tapageur, l'éclat d'une paire d'yeux ? Tout cela en même temps ?
Le mimosa est en fleur. C'est fou ce que cet arbre peut puer. Mais il est tellement beau, je lui pardonne. C'est le premier à fleurir, courageuse initiative. Faut avoir le cran de fleurir, quand tout est hiver, quand la neige tombe encore. Il faut savoir oser la naïveté, jouer la carte de la beauté facile, du sublime annuel. Il est brave, cet arbre, de s'enflammer tout seul.
Il ne craint pas de faire un bide, et se moque des boulets qui méprisent sa beauté fragile et facile.
Et lui, tout seul parmi les arbres morts, lui, tout seul dans le froid, lui qu'aucun autre arbre n'ose suivre, par peur du ridicule dans ce paysage en deuil, lui ose parler du Printemps qui arrive.
Le Printemps... Banal ? vous rigolez ! Le voilà, ce grand monsieur avec sa corne d'abondance, amenant avec lui le renouveau et l'amour. Et si vous trouvez les mots creux et insipides, essayez au moins de ressentir l'espoir qui arrive, les joues qui rougissent, les yeux qui se rouvrent. Et puis, sinon, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
C'est parti pour le premier et dernier Printemps de ma vie. Les deux yeux de ma petite fleur s'ouvrent doucement à la lumière. Je veux m'y noyer en paix.
Do not disturb.