Clac-Clac

Avant, quand j'étais au collège, le clac-clac de chaussures à talons annonçait l'arrivée de la prof et ruinait jour après jour tous les espoirs d'absence. Aujourd'hui, c'est drôle, j'entends le clac-clac, alors je prends mon sac, mais c'est une élève qui marche. Et comme ça, deux, trois, dix fois avant que la prof n'arrive. Et parfois, la prof en question porte des semelles plates et a l'air d'avoir 5 ans de moins que la majorité de ses élèves.

Parfois, tu les rencontres dans la rue, ces échassières. Et tu vois, à chaque pas qu'elles font, leur cheville se tordre et se réplacer, dans un tremblement furtif, comme un tic nerveux. Clac-clac les talons et crac-crac les chevilles, ça fait peur.

Un jour comme ça j'entends un petit cri derrière moi : c'était une des échassières dont la pointe s'était enfoncée dans une grille de métro, ramenant d'un coup son pied droit au niveau du sol.

Mais ces échassières dont je souris tout bas, si ça se trouve, s'élèvent comme ça par amour des bestioles ? Oh, ce serait beau ! Désespérée d'écraser parfois sans s'en rendre compte des petits insectes qui n'avaient rien demandé à personne, elle décide de s'éloigner de la terre, et de réduire de moitié les chances d'écrabouillage !

Même à Paris, je veux garder les pieds sur terre. C'est difficile, à cause de l'épaisseur du béton. Faut aller aux Buttes-Chaumont, ou au bois de Vincennes, là-bas la terre affleure.

J'ai trop cherché le ciel, l'astre, je me suis trop étiré en direction des étoiles... Il en résulte un déséquilibre. Maintenant je vais fouler la terre, fouir, creuser, humer. Une fois que je connaîtrai la terre, j'apprendrai le ciel, et pouf, l'harmonie viendra !

Ne plus réfléchir, ne plus discourir, ne plus métaphorer. Simplement sentir, respirer, toucher. La terre, la mer, l'air et le bois et les feuilles.

L'harmonie du ciel et de la terre, comme l'harmonie de l'esprit et du corps.

Comments

[Numa]

Noble programme.
Mais tu as encore du boulot devant toi.