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Le blog de Chantecler
7 mars 2009

Return to Bannockburn

Un homme était assis par terre sur un chemin rempli de fog. Sueur et brouillard perlaient sur son nez et dans ses cheveux, kif la rosée au bout de brins d'herbe. Il soufflait fort, essayant de reprendre contact avec ses éponges. En le voyant, on aurait pu penser à une sorte de crampe du poumon. Devant lui, le chemin de terre s'enfonçait dans la brume comme fil dans du beurre (métaphore et fais reluire, comme dirait San-A).
Tête baissée, yeux fermés, plus d'air, plus de respiration cellulaire. Ankylose, tétanie.
Et puis une main écarta la purée de pois, comme un rideau qu'on soulève. Le vent s'engouffra dans la brèche cotonneuse. Ce courant d'air fit lever la tête de l'homme, qui avait appris dans tout son être à rester sur ses gardes. Un vieil homme sortit du brouillard, et le referma soigneusement derrière lui. Il était vêtu d'une chemise usée, ouverte sur son bidon grisonnant, d'un vieux short, ouvert sur ses genoux rocailleux, et d'une paire de grolles pourries, ouvertes sur ses orteils jaunes. Il avait un regard doux, et un sourire édenté sous une moustache épaisse. Il s'approcha de l'homme assis. Sa voix résonnait doucement autour du terrassé, comme une mélodie. Il fallu un petit moment à l'homme pour parvenir à percevoir le sens des mots qui voletaient autour de ses oreilles. Mais les mots n'étaient pas pressés.

"Au-delà de la fatigue...
Au-delà de la fatigue, il y a l'épuisement. Et c'est au-delà de l'épuisement que tu dois courir. On ne se repose pas sur la route de Bannockburn."

Alors il comprit le reproche du vieillard.

"Je n'étais pas fatigué, vieil homme, dit-il. Je refaisais mon lacet."

Il se redressa et regarda les yeux dans le vieux, avalant comme du miel la chaleur qui en coulait.

"On se reverra une fois que j'aurai fait en courant un cercle autour du monde. Tu me paieras une Guiness au pub de Bannockburn."

Il repartit sous le sourire sans chicots du vieux. Il repartit fendre le brouillard. Haut, très haut au-dessus de lui, dans une autre sphère, le Soleil brillait à travers le fog. Les nuages arrêtaient une partie de sa lumière, mais on pouvait distinguer ce cercle de lumière, on pouvait le regarder en face, ce Soleil qui jouait à la Lune.

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Commentaires
H
MOI AUSSI !<br /> <br /> ... J'ai vraiment trop tendance à l'oublier en ce moment...<br /> <br /> En route !
L
Ah faut que j'y retourne moi là bas, ça fait trop longtemps !
N
Choooooli !
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