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Le blog de Chantecler
7 février 2010

Alerte à Monkey Island

Quel manque de classe !
C'est sidérant de voir que l'élégance est partie si loin. Ces derniers temps, hallucination persistante ou lucide acuité, j'ai du mal à ne pas penser à un primate quand le trottoir, le métro ou mon miroir m'apportent l'image d'un être humain. Quel beau sourire, mademoiselle la guenon, nous fait voir avant l'heure blafarde un bout de votre belle boîte céphalique ! Dents blanches, effet Colgate, nettoyées par un passage tri-quotidien, travail qu'assumeront vers et diptères dans pas si longtemps, dans un magnifique exemple de solidarité inter-espèce.

Ils ne doutent de rien, effectivement, c'est l'expression appropriée !
Les primates politiques jouent à être très sévères et lointains, comme de grands messieurs très respectables mais en même temps comme vous et moi, accessibles et compréhensifs.
Les primates polytechniciens se branlent en se frottant à leurs bicornes, éjaculent l'arrogance dont ils sont remplis à la face de tous les autres primates.
Les primates militaires gonflent leurs poitrines poilues et vouent un culte à de beaux bouts de chiffons tachés de ciel et de sang.
Les primates industriels, assis dans leur coin à compter les bananes, prennent les autres primates pour des gros cons, et ma foi, ça marche. Ils continuent à détruire tout sur leur passage, tout en donnant un soutien charitable aux primates écolos qui ramassent leurs cochonneries.
Les primates ârtistes construisent une vaste imposture qui ressemble à de l'avant-garde, puis, satisfaits, vont fourrer leur groin dans de jolis canapés au saumon fumé.
Les primates masochistes, primates de la rue, primates de base, déplorent leur impuissance en restant dans leur trou et en serrant bien fort contre eux les chaînes sans lesquelles ils pourraient malencontreusement faire la douloureuse expérience de la liberté.

Tout ce beau monde se vautre et, ce qui est un peu chagrinant, sans le moindre sens du style. Messieurs, mesdames, n'insultez pas la coiffure de cet énergumène qui passe, car ce n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus pourri en lui.
Le pire cadeau que l'on puisse faire à un primate, c'est la conscience de son état servile et ignare. Mais, bon, cadeau nécessaire s'il espère sortir de cette condition de bête, n'est-ce pas ?
Comment une société qui apporte tant d'importance à l'apparence peut-être aussi laide en surface qu'en profondeur, je n'explique cela que par un manque de goût prononcé.

Oh, je vous laisse, le gardien du zoo m'apporte mon repas du soir.

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