Commence, j'arrive

Pauvres rampes qui récoltent dans leurs fissures les sueurs ignobles de mille crétins. Pauvres crétins qui se morfondent sur leur sort enviable. Pauvre sort qui ne sait plus où couper des têtes. Pauvres têtes rabougries avec des yeux de poissons morts. Pauvres poissons bourrés de piquants et d'écailles. Pauvres écailles qui se les caillent quand vient l'Hiver. Pauvre Hiver qui tourbillonne sans fin autour des amoureux. Pauvres amoureux qui sans vouloir y penser ne tiennent qu'à un fil. Pauvre fil qui se sépare toujours en myriades d'hameçons acérés. Pauvres hameçons sans âmes qui rouillent dans le sang. Pauvre sang qui se tarit quand tombe la nuit sur les forêts. Pauvres forêts qui retiennent leurs feuilles arrachées et leur bois tantôt moisi tantôt carbonisé. Pauvre bois qui ne sentira plus jamais la caresse du vent. Pauvre vent contre lequel on érige des rampes. Pauvres rampes qui récoltent dans leurs fissures....

Commence à ranger tout ça, j'arrive.