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Le blog de Chantecler
20 octobre 2007

Un petit chemin de terre

Un petit chemin de terre, que je n'avais jamais vu... Un petit chemin de terre, en pleine ville, qui s'engouffre entre les gratte-ciels ! Je l'ai emprunté, doucement. J'étais courbé car le vent était fort dans la gorge de métal et de verre. Les deux immeubles étaient si proches l'un de l'autre qu'un homme gro n'aurait pas pu passer. Moi-même, j'avais du mal, et mes bras frottaient des deux côtés. Je suis arrivé devant l'entrée d'une grotte, oui ! Un incroyable trou béant dans l'asphalte ! Et il montait de l'ouverture comme un parfum de fleurs. Je suis entré dans la grotte. Elle était très accueillante, sans aspérités pointues pour cogner sur la tête, sans relief outrecuidant pour se casser la gueule. Au bout, il y avait un jour. Alors j'ai couru vers la fin du tunnel, et j'ai découvert un pays merveilleux ! Les fleurs émettaient leurs effluves sans cacophonie odorante, sachant chacune où était sa place. De grands arbres projettaient leur ombre séculaire sur un doux tapis  de marguerites ! L'eau coulait d'une petite source, derrière. Il ne faisait ni trop chaud ni trop froid. Je me suis assis dans ce pays. Je savais bien que ce n'était qu'un pur délire de ma tête malade. J'ai souri à une rose, et je l'ai regardée les yeux dans le pistil, en pensant : "Petite fleur, je pourrais te faire fâner rien qu'en le voulant. Je pourrais t'infester de gluances et d'insectes tortionnaires." La fleur m'a souri. Je me suis promené un peu plus sur ce sol qui n'était pas réel. Sol meuble et doux, pour que tu sois craquelé et sec, il suffirait que je le dise. Il suffirait que l'écrive. Cet endroit est magnifique, même s'il est vide et artificiel. On s'amuse comme on peut.
"Salut, Chloé. Toi surtout. Tu n'es qu'une chimère, un merveilleux mirage. Tu n'existes pas. Seulement dans ma tête malade. Et si je décidais de te faire tomber un poids de seize tonnes sur le crâne ? Tu te vois, réduite en bouillie, avec les os et la cervelle mélangés ? Mouais... Pas très ragoûtant. Et tu souris, petite fleur, quand je te taquine. Tu sais bien que tu n'es qu'un de mes rêves."
Et tu as pitié de moi, hein, avoue-le ? Tu trouves ça triste qu'on puisse en arriver là, alors tu me consoles avec ton sourire d'or, parce que c'est tout ce que tu peux faire pour moi. C'est si gentil de ta part, où plutôt de ma part, car ton sourire aussi, c'est moi qui le décide. Ah, tous ces arbres, toutes ces fleurs, toute cette musique, toutes ces odeurs, toute cette fraîcheur qui n'existent pas ! Tout cet amour rêvé ! Tout ce que je porte et qui me porte. Tout ce que je traîne et qui me pousse à trouver la vie merveilleuse.

Je peux rapporter un pétale de rose dehors, dans la vraie vie, un pétale rapporté de mes rêves... Je veux rapporter sans cesse des choses de là-bas à ici. Et un jour, quand j'aurai compris comment faire, je te rapporterai, toi Chloé, de là-bas à ici.

On prendra le petit chemin de terre ensemble.

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Commentaires
L
" qu'un de mes rêves"<br /> <br /> Eh l'Ami ! N'être "qu'un de [tes] rêves", c'est être une des plus belles choses et plus durables qui n'existent pas, c'est à dire largement mieux que tout ce qui existe.<br /> <br /> Alors traite la avec un peu plus de respect, elle en vaut le coup, c'est un Rêve après tout !
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