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Le blog de Chantecler
28 juin 2007

Faiblesse des mots

On aura beau dire, tout ce qu'on voudra, les mots, c'est faible. Beaucoup trop faible pour exprimer des émotions.
"... Mon panache."
Voilà. Derniers mots de Cyrano de Bergerac, de Rostand. J'aimerais bien vous décrire ce que je ressens à chaque fois juste après cette réplique, mais les mots ne me le permettent pas. Je pourrais toujours dire qu'une sorte de poigne invisible me saisi directement au coeur et le presse, l'essore de toutes les larmes d'ennui qu'il accumule jour après jour. Je pourrais aussi dire que c'est complètement incontrôlable et que, bien que, dès le début de la pièce je sache que ça va arriver à la fin, je n'ai aucun moyen de l'éviter, et qu'alors les larmes coulent d'elles mêmes pendant que, sur scène, les acteurs saluent, le rideau tombe, et que dans la salle les gens sortent doucement. Ca, c'est sûr, je pourrais vous décrire pendant des heures tous ces gens qui sortent, et qu'il va falloir suivre, après avoir pleuré seul, assis à côté du siège vide de Chloé. Je pourrais vous faire un discours exalté sur tout ce que représentent pour moi l'Amour, les Rêves, la Beauté, l'Espoir, tout ce que cette pièce me donne, à chaque fois...

Tout ça ne vous dirait pas dans quel état je me trouve après : "... Mon panache".

C'est pourquoi je vais inventer un mot. Le voici : "qerilhy".
Définition : Etat exact d'un certain paumé de 17 ans juste après la dernière réplique de Cyrano de Bergerac.
Etymologie : mot obtenu par la chute du même paumé, en larmes, sur son clavier.

Ce mot là est le mot le plus fort de toutes les langues du monde.

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Commentaires
B
hjuyèyuty-y-è (n.m.): réaction suscitée par un qerilhy intempestif.
G
Non seulement il est fort, mais il est très joli à entendre.
Le blog de Chantecler
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